On peut reconnaitre au moins une qualité à Wedingoth : celle de ne pas avoir opté pour la facilité pour son premier opus. Un programme relativement long, des compositions à l'avenant et un genre, le métal progressif piloté par un chant féminin, définissent un certain nombre d'obstacles que les Français surmontent avec une maitrise déjà évidente. Ce n'est pas du reste leur seule qualité. Une science de l'écriture qui leur permet de livrer de vraies chansons mémorisables et une chanteuse qui, outre le fait de posséder une voie puissante, sait chanter en anglais, capacité malheureusement pas toujours très courue chez ses congénères hexagonales, complètent notamment l'actif de cette formation qui réussit là où échoue par exemple un Syrens Call. En dépit de sa longueur et d’une prise de son ( forcément) un peu faible, Candlelight s'écoute avec un grand plaisir. Il parcourt des étendues aux reliefs variés, balisés par de courtes plages instrumentales qui, il est vrai, n'apportent peut-être pas toujours grand chose ("Mirage", "Past To Present"...).
Entre Morceaux de bravoure épiques et complètement progressifs (le puissant "Mission", l'apogée de l'album, "Diex Li Volt"), perles plus émotionnelles ("Eclectic Harmony" au goût lointain de Within Temptation grâce aux lignes vocales de la jeune femme), décharges sombres enténébrées par quelques growls bienvenus ("From hell"), Candlelight n'ennuie jamais, passionne toujours et ce, quand bien même on peut noter la présence d'une (petite) minorité de titres à l'intérêt moindre, tels que "Reverie", un peu mou, ou bien "Oxigen". De plus, cet essai est parfois empreint d’une gravité (ce "Candlelight" en dernière position, lourd, symphonique et dramatique, au final majestueux ), reflet d'un concept sombre basé sur l'avenir de l'humanité. Ces couleurs, il les doit beaucoup au chant émotionnel de Laura, à des années-Lumière de la vulgarité des Castafiore du dimanche. Elle est incontestablement un des atouts majeurs de Wedingoth, avec le jeu de guitare de Steve, incisif et qui a le bon goût de ne pas vouloir se prendre pour un virtuose du manche. On pense parfois au méconnu Without Face, lorsque sa voix, Julie Kiss (To Mera) en était encore la vitrine. Une belle découverte donc et espérons que Wedingoth décroche rapidement un contrat car il le mérite vraiment. On en connaît (on ne citera personne) qui ont été signés sans atteindre un tel niveau. (2010 | MW) ⍖⍖
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