8 mars 2010

KröniK | Way To End - Desecrated Internal Journey (2009)




Paris et le désert français qu'il disait Jean-François Gravier. Cela est peut-être vrai en géographie mais ne se vérifie pas en matière de metal. Un exemple ? La Normandie, véritable vivier métallique et notamment en matière de black metal. Ca tombe bien puisque Way To End y a justement vu la nuit il y a trois ans à peine. Accueilli par Debermur Morti, le groupe signe un premier opus tout à fait prometteur en cela qu'il témoigne d'une réelle de volonté de ne pas rester inféodé aux règles que le black traîne comme un boulet.  Corpsepaint et attitude à deux balles aux abonnés absents mais une musique organique et complexe qui galope dans un paysage désolé et crépusculaire. Way To End creuse un black metal très technique, caractère ne gomme pas pour autant une certaine intensité qui file le long de riffs maladifs ("At The Threshold") et dans les griffes d'un chant malheureusement trop conventionnel. Particulièrement denses, les titres ont du relief, trop peut-être. Ainsi, on finit par se perdre un peu dans les méandres de cette architecture grisâtre ("A Step Into The Void") et parfois difficile à suivre. 

Mais le groupe a des idées et déjà pas mal de réussite, surtout lors de la seconde partie de l'album. "The Worm" par exemple, déroule un modelé séduisant fait de riffs au scalpel obsédants. Il y aussi le long "Unconscious Evocation Of A Neverending Search", qu'introduit une guitare acoustique aux accents espagnols, que l'on croise à nouveau durant "The Sore Of Creation", dont le dernier segment est foisonnant d'inspiration. La suite est une avalanche de décharges dépressives malgré une beauté désenchantée qui suinte à travers les interstices des strates empilées par des musiciens au taquet. Non sans maladresse, ce qu'il corrigera avec le temps, Way To End offre sa propre vision du genre ; ils ouvrent des portes, essayent de nouvelles pistes. Certaines sont sans doute des impasses mais Desecrated Internal Journey a de fait au moins le mérite de s'éloigner d'un chemin par trop balisé. Et n'oublions qu'il ne s'agit là que d'un premier essai. La maîtrise est déjà là, impressionnante. Il ne reste plus qu'au groupe a mieux canaliser des idées qui, sur scène, souffrent encore d'approximations. Un disque intéressant donc pas totalement abouti certes, ce qui n'empêche pas Way To End d'être un projet à suivre de près ... (2010) ⍖⍖

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