Signé chez le plus célèbre revendeur local, Firebox (via sa sous–division Firedoom), Umbra Nihil est un groupe finlandais pratiquant un doom hybride et pour le moins original. Qui sont les musiciens qui se cachent derrière des initiales énigmatiques ? Nous ne pouvons répondre. En revanche, ce qui est certain, c’est, qu’à l’instar de leurs compatriotes de Aarni (avec lesquels ils ont d’ailleurs partagé un split CD), ils offrent une musique particulièrement intéressante. Il ne s’agit pas là de doom vraiment extrême ni réellement dépressif, mais d’une musique à la fois lourde et hypnotique (7 titres pour 60 minutes) privilégiant les atmosphères bizarroïdes et envoûtantes à la dépression suicidaire chères au funeral doom. Gnoia est un labyrinthe sonore dont seul le groupe détient (peut-être) la clé.
D’aucuns trouveront certainement cet album stérile et vain. Pourtant sa richesse se révèle immense pour qui se sent prêt à se laisser emporter dans ce kaléidoscope musical mêlant voix caverneuse issue du doom death, structures complexes, ambiances psychédéliques (“ Shields Down ”). Même si le groupe ne passe jamais la seconde, embourbé qu’il est dans les rythmiques pachydermiques, ces chansons à tiroirs demeurent très mélodiques et finalement accessibles. Certaines sont de toute beauté : l’instrumental “ Gnoia ”, “ Words Left Unspoken ” sur lequel MM tisse d’envoûtants riffs de guitare, comme sur la plupart des autres titres d’ailleurs, la six cordes formant la clé de voûte de l’édifice, et surtout le sublime “ Fade Out ” qui clôt cette pierre angulaire du doom sur une note mélancolique et planante. Essentiel ! (2007) ⍖⍖⍖
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