21 mars 2010

KröniK | The Devil's Blood - Come Reap (2008)




Encore un. Oui encore un de ces groupes qui regardent dans le rétroviseur vers l’époque apparemment bénie de la fin des sixties et des années 70. Celle du hard rock originel. Ils sont hollandais, ils se planquent derrière des initiales, ils se nomment The Devil’s Blood et Come, Reap est leur premier (mini) album après une démo culte. Peu d’infos donc mais reste la musique. Et quelle musique ! Petite durée certes (cinq titres pour un peu plus de 27 minutes) mais plaisir énorme. Baignant dans un occultisme très typé série B et Z (ce qui il y a de mieux donc), Come, Reap convoque les fantômes de Jefferson Airplane, de Mountain, de Black Widow, de Black Sabbath période Ozzy (forcément), de Blue Cheer… Le chant est haut perché et androgyne, les claviers vintage dégueulent de partout et les compos, irriguées par des guitares qui n’ont pas peur de se lancer dans des soli furieux, donnent toutes l’impression de vouloir décoller vers l’improvisation, rampe de lancement vers l’inconnu. Nostalgique peut-être mais à l’instar d’autres Marty McFly du hard rock (Diagonal, Blood Ceremony…), The Devil’s Blood n’oublie pas d’avoir une production certes fidèle aux standards des seventies (chaude donc et pas trafiquée de partout) mais pas trop datée quand même. 


Et puis il y a ces titres absolument gigantesques et jouissifs qui vous foutent une gaule insolente, celle des grands jours. « Come, Reap », qu’introduit un orgue nanti du son d’il y a quarante ans, déboule à 100 à l’heure avec son atmosphère sombre et ésotérique. Avec ses riffs bien gras et très hard rock, « River Of Gold » lui succède. Le psychédélique « The Heavens Cry Out For The Devil’s Blood » propulse l’écoute vers des sommets et dans tous les sens du terme. Si « White Face », bien qu’accrocheur, se révèle moins marquant, que dire par contre du démentiel « Voodoo Dust », qui termine le disque en feu d’artifice, éjaculation abondante d’une semence qui devrait désaltérer les plus gourmandes ? Soit 10 minutes d’un orgasme qui justifie à lui seul l’acquisition de cet album ; 10 minutes où les soli s’enchaînent, où la guitare déchirante se lance dans un long périple stratosphérique d’une beauté à en pleurer dans la grande tradition du genre. On tient très certainement là l’un des titres les plus réussis de l’année 2008. Tout simplement ! Avec Come, Reap, The Devil’s Blood livre en définitive une sacrée pépite à conseiller à tous les amoureux de bon hard rock façon années 70 et dont on espère qu’elle sera annonciatrice de plus grandes choses encore. Vivement un véritable album longue durée pour voir l’érection que cette écoute a déclenché, durer encore plus longtemps. Plus efficace que le Viagra : The Devil’s Blood ! Vous l’aurez compris, un de mes coups de cœur de l’année. (2008) ⍖⍖⍖⍖

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