30 mars 2010

KRYPTERIA - My Fatal Kiss (2009)




Dans toute cette masse pas toujours très digeste du gothic metal à chanteuse à tendance sympho ou pas, il est bien difficile de séparer le bon grain de l'ivraie ! Défendu par quelques têtes de gondoles telles que Within Temptation, After Forever (R.I.P.), Evanescence (?) ou Lacuna Coil, une kyrielle de traine-savates à l'inspiration en berne pollue tellement ce genre à la mode que l'on finit désormais par prendre peur lorsque débarque un nouvel album estampillé "metal à chanteuse". Pourtant, la chapelle peut encore révéler de bonnes surprises et My Fatal Kiss en est une. A vrai dire, on s'en doutait déjà. Pourquoi ? Parce qu'un groupe qui choisit comme visuel une image au saphisme à peine suggéré ne peut de toute façon pas être foncièrement mauvais. Parce que Kryperia a déjà quelques bons albums dans sa besace. Parce qu'il est mené par une jeune femme d'origine asiatique dont le charme n'a d'égale que la tessiture d'une voix qui n'est parfois pas sans rappeler celle de Cristina Scabbia. Parce que les Allemands ont compris qu'une belle vitrine ne suffit pas et qu'avoir dans son stock de la marchandise de bonne qualité est indispensable pour fidéliser la clientèle. 


Encadrées par des arrangements soignés sans être trop pompeux, les treize chansons qui remplissent My Fatal Kiss forment une collection séduisante. Chaque titre possède quelque chose qui le rend mémorable : un refrain superbe ("Ignition" riche en ambiances et tube en puissance), des touches electro ("My fatal Kiss"), un souffle opératique ("For You'll Bring The Devil Down") et des lignes vocales soulignées par des falaises rythmiques ("The freak In me"). Krypteria oscille entre morceaux pêchus et ballades heureusement inspirées - telles que le très Within Temptation "God I Need Someone" - mais préfère tout de même les premiers. Le meilleur du lot est certainement "Why Did You Stop The World From Turning" qui débute de manière doucereuse avant de décoller vers des rivages plus musclés. Sa partie instrumentale, basée sur des notes de piano et un solo de six cordes, témoigne de la capacité de ses géniteurs à transcender, certes trop timidement, un genre par trop verrouillé par des codes qu'il traine comme un boulet. Vous l'aurez donc compris, My Fatal Kiss s'avère être une très bonne pioche pour qui aime le style, car pleine de fraicheur et de bonnes idées. Il ne faudrait pas que cet album soit noyé parmi le flot de productions médiocres que le gothic metal avec une paire de seins inonde à tout bout de champ. Krypteria mérite mieux. (16.03.2010 | MW) ⍖⍖

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