9 mars 2010

KröniK | Charred Walls Of The Damned - S/T (2010)




Bouche-trou de luxe d'abord chez Judas Priest puis Iced Earth, deux groupes dont il s'est fait viré comme un mal propre afin de permettre le retour dans le giron maternel de leur chanteur prodigue respectif, Tim "Ripper" Owens donne désormais l'impression de se chercher, multipliant les projets et les collaborations : Beyond Fear, Yngwie Malmsteen (?), un album solo (Play My Game) et aujourd'hui Charred Walls Of The Damned. Qu'est ce qui peut motiver cet éparpillement ? De nouvelles expériences ? Le tiroir-caisse ? Trouver un vrai groupe dans lequel il pourra cette fois-ci s'épanouir pleinement ? Un peu des trois sans doute. On peut pourtant douter que ce soit avec ce nouveau projet qu'il parvienne à atteindre une forme de stabilité. Avec à son bord des mercenaires du metal, extrême ou pas, le batteur Richard Christy ( Death, Control Denied…), également à l’origine de l’entreprise, le bassiste Steve DiGiorgio (Death, Vintersorg, Sadus et beaucoup d‘autres encore) et donc Owens - tous les trois ayant d’ailleurs faits partie de la bande à Jon Schaffer - Charred Walls Of The Damned possède de vraies allures de supergroupe probablement éphémère car piloté par des musiciens trop habitués à promener leur savoir-faire à droite et à gauche. Ainsi, qu’attendre d'une telle réunion si ce n'est sans doute une débauche de virtuosité ? 

Cet album va en surprendre plus d'un par son souci de proposer de vraies chansons, certes monstrueuses sur un plan technique mais néanmoins tout à fait digestes car heureusement plus axées sur la mélodie que sur la démonstration. Celles-ci se révèlent plutôt courtes, très denses et parfois mémorisables ("Ghost Town", "Blood on Wood"). On sent bien que, en dépit de leur bagage instrumental, les membres de cette dream team ont canalisé leur flot démonstratif notamment DiGiorgio. La guitare de Steve Suecof tisse des soli racés et efficaces ("From The Abyss") et seul Owens ne peut s'empêcher par moment de vocaliser dans les aiguës singeant son maître de toujours, Rob Haldord. Ceci dit, son chant se coule nettement mieux dans ce type de Power métal que dans la branlette néoclassique du Suédois quand bien même le disque auquel il a collaboré, Perpetual Flame, ne fut pas la bouse que d’aucuns attendaient. Ça joue donc très bien ("Voices Within The Wall"s) et il y a la une qualité d'écriture incontestable ( le très bon "Manifestations", "Fear In The Sky"," The Darkest Eyes"), oeuvre de vieux briscards qui n’ont clairement aucune leçon à recevoir en matière de metal, mais ce premier (et dernier ?) essai manque d’une certaine fraicheur, de spontanéité voire de charme. Tout y est peut être trop parfait, trop contrôlé pour emporter totalement l’adhésion. Reste un disque solide mais aura-t-il pour autant un jour un successeur ? Ce n'est pas gagné. Il faut souhaiter que l’avenir me donne tort… (2010 | MW) ⍖⍖

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