3 février 2010

KröniK | Valkyrja - Contamination (2010)




Tout n'est pas perdu. Pourtant celui qui écrit ces lignes est de ceux qui estiment que le black metal ne devrait jamais vraiment quitter l'obscurité. La Lumière du jour, incarnée par la signature sur un label hors de l'underground ne réussit pas toujours à l'art noir. Tout n'est pas perdu. En intégrant l'écurie Metal Blade, on aurait pu croire que Valkyrja aurait été tenté de mettre sa crapoteuse négativité en jachère. Or il n'en est heureusement rien. Après trois ans de silence, les suédois reviennent le sang aux lèvres, plus haineux que jamais, exaltant un black métal sévère qui possède la froideur d'une nuit d'hiver éternelle. On peut faire confiance au guitariste du sinistre (dans le bon sens du terme) Ondskapt, qui en connait un rayon dans le genre, pour sculpter une crypte sonore prisonnière d'un mal infâme. Connu pour ses records de vitesse (Setherial et toute cette clique), il existe une autre chapelle impie suédoise, celle qui sans rien sacrifier, ni en vélocité des positions, ni en glaciale intensité, préfère miser sur l'érection d'un autel d'atmosphères morbides. C'est le chemin emprunté par Funeral Mist ou Marduk depuis trois blasphèmes. C'est donc aussi celui creusé par Valkyrja. 

Porteur d'une lèpre vicieuse, le groupe distille avec sa seconde saignée longue durée, la bien nommée Contamination, son poison parfois lors d'une agression fulgurante et digne d'une blitzkrieg ("Oceans To Dust"), le plus souvent de manière rampante. Tel un reptile, Valkyrja rampe insidieusement dans des boyaux humides à l'image du puissant "Catharsis" qui gravite au bord d'un trou noir séparant black vicieux et plastique doomy implacable et ce, en dépit des accélérations qui le cisaillent. Bien que plus court, un même sang mortifère coule dans les veines de "Solstice in Withdrawal". Sans jamais fermer les vannes d'une violence crue,  le groupe s'y entend pour écorcher avec largesse un tissu d'ambiances malsaines et pourrissantes, comme l'illustrent "Laments of the Destroyed" et plus encore "Ambience of the Dead", voire franchement obsédantes ("The Womb of Disease" que déchire des blasts furieux). C'est bien quand il serre le frein à main que le groupe atteint des sommets de décrépitude absolue ("The Adversarial Incentive Within All", abysse finale qui meurt progressivement), même si c'est pour plaquer dans la foulée un démarrage brutal, comme sur "A Cursed Seed in the World" lequel, avec ses modelés tortueux et ses crevasses, possède un arrière-goût - lointain - d'Opeth. Tout du long de Contamination grouillent des relents de maladies, d'épidémies qui prolifèrent. Ses géniteurs réussissent ce que les derniers Belphegor, par exemple, ratent, c'est-à-dire privilégier la lourdeur des structures sans pour autant mettre de l'eau bénite dans leurs ondes négatives. Bref, du pur black metal, intense et lugubre comme il devrait toujours l'être ! (2010 | MW) ⍖⍖⍖

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