9 février 2010

KröniK | Gnaw Their Tongues - All The Dread Magnificence Of Perversity (2009)




Parler de musique à l'endroit de ce nouveau cauchemar de Gnaw Their Tongues paraît totalement absurde. Ce n'est qu'un charnier fumant (fumeux diront certaines mauvaises langues ?) d'où s'échappent des miasmes pestilentielles. Plus d'une heure durant, il nous est donné d'entendre la bande-son d'un film d'horreur dont on peine à individualiser les différents chapitres. Quatrième coulée de sperme sale éjaculé depuis 2006 sans compter un nombre incalculable de splits, EP et autres démos, All The Dread Magnificence Of Perversity témoigne de la folie de son unique géniteur, Mories. Cet homme est malade, lui qui grave de tels monstres sonores renvoyant toutes les faces de goules grimées à la truelle dans le bac à sable de la maternelle en terme de noirceur nihiliste. Même si surnagent dans cette eau boueuse quelques aplats orchestraux, le reste est surtout le fruit de la copulation fielleuse entre noise, drone et black apocalyptique. Ce capharnaüm est violé qui plus est par des voix hurlées qui semblent toute droit vomies par un asile d'aliénés. On cherche en vain une quelconque parcelle de lumière ou d'espoir dans cette macération abominable de bruitages et de sons stridents. Il n'y en a pas. 


Une fois la porte ouverte, c'est un trou noir, un tunnel sans fin et humide qui défile. A l'intérieur, des vagins béants, fenêtres sur une scène de torture, de mortification, de celles qui tâchent l'intérieur du livret... Il faut être courageux ou bien aussi dérangé que le Hollandais violent pour venir à bout de ce magma horrifique vide de sens. Privé de balises auxquelles se raccrocher, on y ère perdu, abasourdi tel un zombi. Humilié. Et pourtant, il est permis d'être envoûté par ces pénétrations brutales, ces coups de boutoir cacophoniques. Et croyez le ou non, mais il faut du talent pour uriner une insanité de cet acabit avec une telle dimension, avec une telle puissance d'évocation. Une telle violence. Bref, All The Dread Magnificence Of Perversity est à déconseiller le matin quand vous vous levez... à moins qu'être stressé toute la journée est ce que vous recherchez ! Gnaw Their Tongues repousse encore d'une marche les limites de ce qu'il est permis de supporter, dernière étape avant que l'homme ne se transforme en bête sanguinaire. Mories pourra-t-il encore faire pire ? On peut lui faire confiance... (2010) ⍖⍖

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