17 février 2010

KröniK | Be'lakor - Stone's Reach (2009)




On peut arborer des atours mélodiques sans pour autant être mou du riff. Be’lakor l'a bien compris. Originaire d'Australie, le groupe est même probablement ce que le death métal a livré de  plus jouissif depuis (très) longtemps. Son deuxième opus, Stone's Reach, est un petit chef-d'œuvre alliant puissance, émotion et technique... Et plus encore une beauté à donner des frissons, preuve en est ces parties de guitares grisantes qui ouvrent des espaces grandioses. Chantre d'un death plus épique que simplement mélodique, qui pourra parfois évoquer, de manière lointaine toutefois, Opeth, Be’lakor séduit dès le premier titre, le fabuleux "Venator", dont l’intro, cristalline et envoûtante, est absolument superbe. Puis le chant caverneux surgit et le titre se met à galoper à travers de vastes contrées durant près de dix minutes. Braconnant sur les terres du death façon Göteborg, "From Scythe to Sceptre" transcende néanmoins son modèle grâce à des aplats tortueux et par un pont acoustique d' une belle justesse de touche. 

Avec "Outlive the Hand", Stone’s Reach atteint un de ses Everest. Passé les premières mesures, la cadence s'emballe et tutoie une forme de majesté épique. Les riffs sont beaux à en pleurer, pointes traçant des modelés d'une richesse foisonnante. Et là aussi on note la présence d' un break lumineux. Bien que complexes, tous les titres développent une architecture aux lignes pures, qu'ils déroulent sur des durées qui doivent davantage au progressif qu'au métal de la mort. Mangeuses d'espace, les guitares tissent des mélodies exsudant parfois une vraie tristesse ("Sun's Delusion" l'instrumental épuré "Husks" tout en arpèges veloutés). Chacun des huit morceaux mériterait une description détaillée pour tenter d’en dévoiler toutes les arcanes. Mais comme une écoute aussi passionnée qu’attentive vaudra toujours mieux qu’un long discours, je vous laisse découvrir ce joyau et ce groupe dont on entendra très vite reparler, c’est une évidence. Tout est là et en place : fluidité, écriture au cordeau, érection créatrice des grands jours. La classe. (2010) ⍖⍖⍖

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