12 janvier 2010

KröniK | Vetus Obscurum - Blood Revelations (2009)




S'il est permis de juger contestable de la part du néanmoins respectable label Debemur Morti qui aurait tort de se priver, l'entreprise qui consiste à commercialiser ce qui n'est qu'une simple demo comme un EP, il n'en demeure pas moins que ce que premier signe de mort de Vetus Obscurum était attendu par beaucoup et surtout par les fans de Krohm dont le groupe fut entre 1995 et 1996, la première ébauche. Car contrairement à son successeur, projet solo du seul Numinas, cette entité n'est pas (que) l'oeuvre d'un musicien solitaire. Ainsi, autour de l'ex Evoken, responsable de (tout de même) tous les instruments, on croise deux chanteurs, Nihilist et Death (ça ne s'invente pas !) qui se partagent les lignes vocales. Pour le reste, Numinas ayant composé l'intégralité des quatre compos en présence, Vetus Obscurum porte forcément sa signature. 

Moins lancinant quez chez Krohm, le black metal qu'il sculpte ici se veut à la fois plus cru et haineux ("Vetus Obscurum") et très influencé par le Katatonia originel. Cette comparaison s'avère particulièrement flagrante avec le déchirant "The Omen From The Est", dont les riffs obsédants possèdent cette même faculté à guider le pèlerin dans le brouillard que ceux tissés par Anders Nyström sur le matriciel Black Murder Day. Mais après un dernier opus de son principal port d'attache décevant car vierge d'imagination (The Haunting Presence), Blood Revelations vient nous rappeler que l'Américain a encore des choses à dire et on en vient à regretter que seulement 23 minutes nous soient proposées. Froid et rapide, le titre éponyme grave dans la paroi d'un caveau, un canevas mélancolique, tandis que "Antidote To Humanity" se veut plus agressif encore érodé par ces guitares qui ruissèlent toujours le mal être. "Blood Revelations" ferme la marche funèbre avec son long voile pesant et mortifère aux double vocalises déchainées. Expulsé de terre, Vetus Obscurum a donc sa raison d'être aux côtés d'un Krohm plus funéraire quand bien même les deux entités partagent une vision identique de l'art noir. Un premier véritable méfait est dans les tuyaux, on ne peut que s'en réjouir et l'attendre de pieds (de bouc) fermes. (2009 | MW) ⍖⍖

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