3 janvier 2010

KröniK | The Candles Burning Blue - Pearls Given To The Swine (2001)




De tous les nombreux navires dont Albert Witchfinder est ou fut le capitaine, The Candles Burning Blue demeure probablement l'un des moins connus. La raison de cette confidentialité tient moins dans sa qualité que dans le fait que, lorsque le groupe n'a été en activité que durant une courte période, avant qui plus est, que Reverend Bizarre ne devienne La référence du doom du nouveau millénaire, trajectoire chaotique voyant le projet naître en 1997, se séparer une première fois en 1999, se reformer un an plus tard pour finalement se saborder de nouveau en 2005. 

Pourtant, The Candles Burning Blue, qui a également accueilli en son sein le futur chanteur d'Amorphis, Tomi Joutsen, mais derrière les fûts, mérite bien mieux que cet anonymat. Pearls Given To The Swine, son unique opus, le prouve, mélange inspiré de gothic rock, de newwave avec cette touche occulte propre à son leader. Et en effet, bien que très éloignée du true doom mythologique du Reverend, la musique porte incontestablement la signature d'Albert, ne serait-ce déjà que part sa voix reconnaissable entre mille, parfois pas si éloignée que cela d'un Jim Morrison et par une mélancolie qui fait plus qu'affleurer à la surface, comme l'illustre le funéraire "Mimosa". 

Et surtout, il y a ce sens de l'écriture qui permet à ces chansons aux influences années 80 revendiquées de transcender leur modèle ("Funeral Wedding"). Si "After My First Murder" manque de puissance, il n'en va pas de même du décadent "Someone Is Here", témoin du talent de chanteur immense de Witchfinder. Ses mélodies vocales sont superbes et donnent des frissons, tout comme ces notes de guitares qui en disent beaucoup avec bien peu. Le disque, trop court cependant, atteint son Everest lors du long et  funèbre "How the Black Art Was Revealed", lente dérive aux confins de la folie, rythmée par des percussions hantées. Guide sinistre, Albert nous convie à une sorte de transe hypnotique, de danse de la mort, à laquelle succède le décalé "Disco Death", sorte d'hommage à la new-wave passé à la moulinette macabre. 

Indispensable, sans doute pas mais excellent néanmoins, Pearls Given To The Swine montre encore une fois quel immense artiste est le Finlandais qui depuis dix ans bâtit une oeuvre plus cohérente qu'on ne le pense. A (re)découvrir... (2009) ⍖⍖

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