24 janvier 2010

KröniK | Thesyre - Departure (2003)




Originellement gravé en 1995 mais seulement publié huit ans plus tard sous la forme d'un single aussi rare que Sarko à un meeting de la LCR, Departure tranche dans le reste de la discographie de Thesyre. Introduit dans le boyau par une voix féminine au timbre délicieusement déglingué, cette composition arpente les marécages d'un black doomy malsain et sale comme le flot menstruel. Polluée par une prise de son dégueulasse dont l'art noir n'aurait jamais dû s'affranchir, elle s'arc-boute sur des rifts cendreux coulés dans un stupre evil et sur le chant maladif d'Eric Syre. Le tempo avance à la vitesse d'une limace capturée par une flaque de ciment. Tout en atmosphère décrépie, Departure engourdit autant quelle envoute. Véritable ode à la mort qui en maraude, complainte aussi vicieuse que viciée, elle sonne l'appel du départ, un départ depuis un monde gangrené par le conformisme et le métissage. Dommage que Thesyre ne se soit pas aventuré plus souvent sur ce terrain mortifère qui lui réussit étonnement bien. Une pièce de collection et donc une des plus malfaisantes création du québécois. (2010) ⍖⍖⍖

Un grand merci à Eric Syre pour m'avoir demandé de chroniquer la quasi intégralité de son oeuvre.

 

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