16 janvier 2010

KröniK | Thesyre - August 2002 (2002)




Sorti de la froide terre québécoise en 1995, Thesyre adopte tout d'abord la forme d'un projet solitaire, oeuvre du seul Eric Syre. A l'instar de nombre de hordes compatriotes, le nationalisme constitue l'un des principaux terreaux dans lequel le one man band s'alimente. Durant plusieurs années, le musicien grave un grand nombre de démos. La première à bénéficier d'une (modeste) distribution est celle d'août 2002. Elle dévoile un black metal nourrit au thrash, sale et épidermique, rustre et sans affèteries. Dressant déjà une insolente érection créatrice, Eric Syre plaque un tempo implacable chargé d’un groove malsain qui malgré tout donne envie de taper du pied. La prise de son est minimaliste et polluée mais elle colle parfaitement à une musique au feeling presque punk. 

Cinq crachats, qui rempliront plus tard le premier jet longue durée éponyme, en à peine un quart d’heure : ce programme témoigne d’une structure  simple à l’efficacité redoutable. Il suffit d’écouter « The Naive Creed » et ses breaks pesants pour s’en convaincre, cependant que « Triumphant March » et « Elitism » érigent de véritables blockhaus. Parfois proche d’un Darkthrone, Thesyre est néanmoins détenteur d’une signature qui n’appartient qu’à lui, laquelle repose à la fois sur le message patriotique et haineux(« Cleansing ») et surtout sur une négativité malfaisante et glaciale imprimée par un rouleau-compresseur (« Termination »). Excellents préliminaires donc bien qu’un peu trop courts évidemment pour ce projet attachant. (2009) ⍖⍖

Un grand merci à Eric Syre pour m'avoir demandé de chroniquer la quasi intégralité de son oeuvre.

 

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