4 décembre 2009

KröniK | Nadja / Black Boned Angel - S/T (2009)




L'une des principales qualités de Nadja, cette boulimie frénétique, est aussi son défaut le plus reproché. Ces deux Canadiens pondent des rondelles comme d'autres vont aux chiottes lorsqu'ils ont la colique. De fait, à force de vomir de la musique au kilomètre, nombreux sont ceux qui commencent à se lasser. D'autant plus que rien ne ressemble plus à un album de Nadja qu'un autre album de Nadja ! 

Heureusement, il y en a encore pour acheter aveuglément (ou presque) tout ce que le tandem usine plusieurs fois par an. Ainsi, ce split avec Black Boned Angel fait partie des sept créations à mettre déjà à son actif pour la seule année 2009. Et ce n'est certainement pas fini... 

Mais Nadja sait choisir ses partenaires. Les collaborations avec Atavist, A Storm Of Light le prouvent. Celle avec le trio néo-zélandais, également. Et encore un fois, parler de split semble erroné car il s'agit davantage de fusion de deux entités au départ distinctes que de la simple addition de titres indépendants les uns des autres. En deux segments d'environ 25 minutes chacun qui s'enchainent l'un à l'autre en un fondu envoûtant, Nadja et Black Boned Angel gravent une bande-son monstrueuse en tout point conforme à ce que leur réunion laissait espérer. 

Il s'agit d'un magma rouillé aux confins de l'ambiant et des convulsions industrielles qui répand sa gangrène sonore à grand coups de guitares drone et de bruitages aussi effrayants qu'hypnotiques. Si la première partie est une masse tellurique grondante et organique, secousse provoquée par la rencontre de ces deux plaques tectoniques, la seconde quant à elle a la consistance d'une plainte squelettique, d'une murmure fantomatique qui semble provenir de très loin, interminable montée en puissance qui porte l'évidente signature du couple canadien. Pulsation mutante en forme de vagues lancinantes, elle se transforme peu à peu en un rouleau d'effets drone qui vient se fracasser contre des falaises noires et granitiques. 

Vide de sens et franchement vain pour 99% de la population mondiale mais immensément beau pour la minorité silencieuse restante qui se laissera emporter avec une délectation masochiste dans cette transe contemplative qui, forcément, se ressent plus qu'elle n'écoute. (2009) ⍖⍖⍖

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire