6 décembre 2009

Krönik | Darkthrone - F.O.A.D. (2007)




Soyez-en sûr : Fenriz et Nocturno Culto vous emmerdent ! Ils n’en font qu’à leur tête et c’est tant mieux. Alors que tous les Ayatollahs voudraient les voir continuer à forger ad vitam aeternam des méfaits de la trempe de A Blaze In The Northern Sky ou Transilvanian Hunger qui ont fait de Darkthrone au début des années 90 l’un des pères spirituels du black metal norvégiens, eux s’en battent les couilles comme de leur premier slip et se refusent donc à faire ce que l’on attend d’eux. 

Les mauvaises langues diront que le groupe ne survit plus aujourd’hui que grâce à sa légende. Pas faux. Cela ne les empêche toutefois pas de proposer de bons disques et d’évoluer. Evoluer ? D’une certaine façon, oui. A leur façon surtout. Contrairement à certains ténors de la scène, tels que Enslaved ou Solefald, le duo n’a pas décidé d’aller de l’avant, plutôt de passer la marche arrière en fait. 

Chantre d’un black primitif, dépouillé de toutes afféteries, cru à en être malsain, Darkthrone demeure fidèle à son style, mais pas de la manière dont ses fans le souhaiteraient. Son combustible est à chercher désormais du côté du punk, de la NWOBHM, et plus que jamais de Venom et des premiers Bathory voire de Motörhead ( !), comme l’illustre “ F.O.A.D.” sur lequel Fenriz au micro retrouve la voix biberonnée au Jack Daniels de Lemmy. 

Si son prédécesseur, The Cult Is Alive, lui avait déjà tracé la voix, Fuck Off And Die lui est bien supérieur car, accrocheurs, bruts de chez bruts, venimeux, décadents, les neuf titres qui le composent, s’avèrent plutôt inspirés, à commencer par les trois premiers, les imparables “ These Shores Are Damned ”, “ Canadian Metal ” et “The Church Of Real Metal ”, qui sentent les dessous de bras et la bière. Rock’n’roll en diable, quoi. Pas très ambitieux certes – les textes sont d’une débilité géniale - mais sincère et tant pis si la deuxième face (pardon, les derniers morceaux) est quand même nettement moins marquante, malgré les riffs grésillants et obsédants qui ouvrent le terminal “ Wisdom Of The Dead ”. 

Darkthrone est détenteur d’une identité très forte, d’un son garantit première prise qui n’appartient qu’à lui. Devenus un gang pour bikers, Nocturno Culto et Fenriz se font plaisir, vidangent des albums comme d’autres vont aux chiottes. Les gens aiment : tant mieux ; ils n’aiment : tant mieux aussi ! Soyez-en sûr, ils vous adresse un gros doigt d’honneur et ne devraient déjà plus tarder à vomir un nouveau jet. A l’heure où vous lirez ces lignes, cela sera peut-être même déjà fait… (2008) ⍖⍖⍖

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