10 novembre 2009

KröniK | OM - God Is Good (2009)




Les fidèles affluent tandis que les deux chamanes, Al Cisneros et Emi Amos se préparent pour leur office. La cérémonie commence, tranquillement. Un son de basse énorme, rond et profond, abyssal, puis le chant incantatoire apparait, sur fond de modelés orientaux, pour déverser ses (bonnes) paroles. Parler de chant semble incorrect tant Al prononce ses mots comme un prêche. Durant près de 20 minutes, "Thebes", pièce centrale de God Is Good, étire sa trame lancinante. Hallucinée et hypnotique, elle épouse la forme d'un stoner doom enfumée qui s'accouple à des volutes qui sentent bons l'encens et la pipe à eau. Peu à peu, elle prend corps, aidée en cela par les martellements d'une batterie sous acide et des riffs coulés dans la terre. Plus que jamais Om porte bien son nom, mantra d'où s'échappent des vibrations spirituelles, point de convergence entre l'extrême orient et l'occident. Plus que jamais également, il détient une place singulière et à part au sein d'une scène dont il s'affranchit progressivement. Les trois prières qui se succède par la suite, sont d'une architecture plus courte, ce qui ne les empêchent pas d'être avalées par un brouillard opaque aux couleurs mystiques. 


"Meditation Is The Practice Of Death" est un souffle contemplatif qui s'élève par l'entremise d'un guitare nourrie aux essences kabalistiques cependant que Al conserve ces lignes vocales somnambuliques. Lorraine Rath, d'Amber Asylum y pose quelques notes de flûtes squelettiques. Divisé en deux parties "Cremation Ghat" s'ouvre sur un instrumental qui confine à la transe rituelle dont le guide est cette basse ronflante qui dévore tout l'espace autour d'elle sur fond de percussions tripante. Enfin, son second pan est une porte vers l'Absolu, vers l'Univers. Intéressant de voir comment une entité, tout d'abord affiliée au stoner nourrie à la Beuh dans la continuité de Sleep dont on retrouvait à ses débuts deux de ses membres, s'est éloignée de ces fondations pour dériver vers une musique qui n'a désormais de doom que le nom. God Is Good a quelque chose d'une invitation, d'un voyage spirituel auquel on reprochera seulement d'être un trop court (pour une fois !). 34 petites minutes, c'est bien peu, d'autant plus que Om nous installe, nous prépare pour une expérience aux confins du monde réel mais ne va pas tout à fait au bout de sa mission, unique et bien relatif, défaut d'un album sinon envoûtant et introspectif qui sait toucher l'âme. Plus les années passent et plus le groupe décolle de la terre ferme et on peut se demander jusqu'où ira-t-il ... (2009 | MW) ⍖⍖⍖

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