4 novembre 2009

KröniK | Immortal - All Shall Fall (2009)




Concernant ce huitième iceberg, celui qui scelle aujourd'hui concrètement le retour des Norvégiens après un hiatus de quelques années, la question est moins de savoir ce qu'il vaut (il s'agit d'un très bon album mais de toute façon le groupe peut s'enorgueillir de ne cacher aucun faux pas dans sa cave) mais plutôt si All Shall Fall parviendra à le réconcilier avec ses fans de la première heure. Car, en déclarant que cet opus aurait pu être enfanté au début des années 90, Demonaz, éternel homme de l'ombre mais pièce essentielle de l'âme d'Immortal, ne fait qu'attiser les espoirs chez tous les naufragés du fjord plus mélodique et heavy, quoique très réussi, que le drakkar a décidé d'emprunter à partir de At The Heart Of Winter. Ceux-ci seront forcément déçus. De fait, l'appréciation de cette nouvelle rondelle de givre dépend beaucoup du rapport que vous entretenez avec les Norvégiens. Si vous avez lâcher l'affaire après le néanmoins controversé Blizzard Beasts, vous pouvez passer votre chemin. En revanche, si vous êtes de ceux qui estimer (à raison d'ailleurs) que Abbath et son équipe n'ont rien fait de mieux que leurs trois derniers albums, alors All Shall Fall sera à votre goût. Sans surprise (c'est peut-être son seul défaut), celui-ci reprend les choses où Sons Of Northern Darkness les a laissés en 2002... En mieux toutefois. 



Bénéficiant d'une production glacée et tranchante, moins stéréotypée et lisse que sur Damned In Black par exemple, quand bien même c'est encore une fois le fidèle Peter Tägtgren qui s'en est chargée avec le groupe (notons aussi que c'est Pyten, artisan du son indissociable de la seconde génération du black norvégien, qui l'a enregistrée), cette offrande se rapproche en réalité plus de At The Heart Of Winter. Le fait que Immortal ait préféré, comme en 1999, porter son choix pour le visuel sur une illustration plutôt qu'une représentation de leurs gueules de Kiss de l'art noir, ne trompe (peut-être) pas. Au menu, sept compositions qui suivent une répartition connue mais qui a fait ses preuves : une tuerie pour débuter (l'imparable "All Shall Fall", déchiré par un break énorme qui ouvre en son milieu un espace sonore implacable et guidé autant par le chant de canard biberonné au Destop du Abbath que par ses riffs entêtants) , une expédition à la dimension épique sur laquelle souffle le blizzard des montagnes éternelles ("Uneartly Kindgom", sans doute une des belles pages écrites par le groupe) et entre les deux, une poignée de titres parfaitement sculptés dans la roche prisonnière du froid et reposant sur un maillage serré. Brutal parfois (le rapide et bien nommé "Hordes Of War", que propulse la frappe lourde du Horgh), grandiose et balayant de vastes contrées (le majestueux "Norden On Fire", plus évocateur du Grand Nord avec la morsure de ses riffs que toutes les agences de voyage) ou plus accrocheur ("Artic Swarm", "The Rise Of Darkness", "Mount North"), All Shall Fall ne souffre d'aucune baisse de régime. Sept titres, sept hymnes frissonnants en tout point dignes de la légende Immortal qui réussit haut la main son retour. Mais cela, on s'en doutait déjà... Et tant pis s'il n'apporte pas grand chose de plus par rapport à ses prédécesseurs, auxquels on peut aussi agglomérés le Between Two Worlds de I, le projet solo d'Abbath, si ce n'est encore plus de réussite. Bref, Immortal n'est pas encore prêt à céder sa place sur le trône du black metal. (2009) ⍖⍖⍖

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