14 octobre 2009

KröniK | Megadeth - Endgame (2009)




Dave Mustaine prend-t-il du Viagra ? La question mérite d'être posée car en effet, sinon, comment expliquer une telle vigueur retrouvée depuis le retour aux affaires de son Megadeth scellé en 2004 par le très bon The System Has Failed qui démontrait que l'homme avait (enfin) compris que c'est le bon vieux thrash des familles qui lui convient et non pas cet espèce de metal mou de la douille et (trop) calibré que son groupe vomissait depuis la seconde moitié des années 90. Et d'ailleurs, plus les années passent plus le rouquin semble parvenir peu à peu (enfin) à raviver le feeling qui l'animait à ses débuts. Endgame pourrait même avoir valeur de leçon. Megadeth y renoue donc franchement avec le speed thrash et la plupart de ses compositions auraient aisément pu se glisser au milieu des menus de Peace Sells... But Who's Buying ? et So Far, So Good... So What !. C'est dire. L'instrumental introductif et bien furieux "Dialectic Chaos" possède même des allures de "Into The Lungs Of Hell". Un signe qui ne trompe pas. Secondé par une équipe solide et tout entière dévouée à leur leader, dont le guitariste Chris Broderick qui réussit depuis son intégration et après des années à besogner pour le modeste Jag Panzer, à faire la preuve de son talent, MegaDave se déchire tout du long, aussi bien en terme d'écriture (tous les titres sont des bombes : rien, absolument rien à jeter !) qu'au niveau du jeu. 

Véritable dynamo à riffs vivante, la grande gueule usine des soli de folies comme à la grande époque, bien aidé aussi par la prise de son d'Andy Sneap. L'homme n'a rien perdu de ce sens du riffing si caractéristique. Les "Bite The End", "This Day We Fight", "44 Minutes" et autre "The Right To Go Insane" le prouvent avec panache. Hormis la power ballad "The Hardest Part Of Letting Go... Sealed With A Kiss", on ne note aucune minute de répit dans ce programme des plus réjouissants, jouissifs même, depuis "1-320" jusqu"à "How The Story Ends" en passant par "Headcrusher". Plutôt courts et ramassés, les titres sont des boules d'énergie et transpirent une urgence palpable. Pour autant, ne vous attendez-pas à un Rust In Peace II car, si Mustaine retrouve avec brio la puissance de feu de ses premiers jets, on se rend compte aussi qu'il est désormais incapable de pondre de nouveau des tueries démentielles de l'acabit de "Holy Wars" et "Hangar 18". Ce n'est pas grave. Que dire de plus si ce n'est que l'on tient avec Endgame probablement le meilleur album de Megadeth depuis Countdown To Extinction parce que, contrairement à ses deux prédécesseurs, dont l'inégal United Abominations, il va jusqu'au bout de sa mission, sans prendre de gants. Pour reprendre un titre célèbre du groupe : Take no prisoners ! (2009) ⍖⍖⍖

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