30 octobre 2009

KröniK | Kosmos - Vieraan Taivaan Alla (2009)




Kosmos, qu'il ne faut surtout pas confondre avec son homonyme canadien dans lequel on croise Michel "Away" Langevin de Voivod quand bien même tous les deux sont arrimés à la scène progressive psyché, est une formation née sur le sol gelé de Finlande. Après deux respirations aussi réussies que précieuses, Tarinoita Voismasta en 2005 et Polku deux an plus tard, Vieraan Taivaan Alla devrait séduire les amoureux des atmosphères posées et feutrées. Déambulation poétique au souffle spirituel, ce recueil se divise en deux parties, comme ses auteurs le décrivent très bien. La première a quelque chose d'une rêverie irréelle et cosmique entre neofolk, touches médiévales et prog antédiluvien. On y est bercé par le chant diaphane et en finlandais de Päivi Kylmänen, caresse onirique pleine de beauté tandis que mellotron, guitare dépouillée et autres instruments dessinent un décor chargé de mystères. Ecoutez "Unenton Enkeli" et sa justesse de touche, sa sobriété, "Luovun", "Renee" et ses lignes de violon émotionnelles ou bien encore "Don Juan", contemplation acoustique d'une belle pureté et vous serez alors transporté dans un ailleurs lointain et inaccessible. Puis, à partir du doucereux bien qu'emprunt d'une tristesse éthérée, "Yön Hiljaissus", Vieraan Taivaan Alla commence à prendre une autre voie, plus psychédélique, plus énergique aussi. Mais le changement se fait avec beaucoup de finesse. La transition coule, serpente ; elle est confirmée avec le long "Tuulisina Päivinä" et ses nappes de claviers hantés. Les guitares sont plus sombres, quoique toujours vaporeuses et les ambiances hallucinées contaminent peu à peu l'ensemble du morceau. On pense alors au King Crimson du début des années 70. A partir de "Vieraat", lui-même fractionné en trois pans distincts, les couleurs psyché s'imposent franchement. Le premier segment n'est qu'un tableau parlé par une voie profonde. Ensuite surgit la seconde partie, probablement le titre le plus rock du lot avec ces lignes de six-cordes électriques et mordantes, véritables pistes décollages pour les étoiles avant de céder la place à un violon déglingué sur fond d'effluves échappées d'un mellotron fantomatique. Puis le titre s'achève sur un jeu de guitare frénétique mais superbe sur lequel plane l'ombre de Steven Wilson. Kosmos vient donc de délivrer une oeuvre tout à fait charmante propice à l'introspection et aux ballades dans des paysages naturels et sauvages que pas la moindre empreinte humaine ne vient (heureusement) souiller. Beaucoup de fraicheur et de simplicité pour cette jolie réussite et pour moi, un des albums les plus émotionnels de cette fin d'année. Un des plus tristes également. (2009) ⍖⍖⍖


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