Le problème avec Darzamat demeure inchangé depuis ses débuts au milieu des années 90. Outre leur éternelle position de bataillon de seconde division, les Polonais, naviguant d'une genre à l'autre, un peu au grès des modes, peinent toujours à a affirmer une réelle identité. Black Sympho à l'époque de In The Flames Of Black Art, sous-Therion avec In The Opium Of Black Veil, mou du riffs lors du virage atmosphérique d'Oniriad, le groupe semble pourtant avoir trouvé une forme de stabilité qui lui faisait y jusqu'alors défaut, aussi bien en terme de personnel que de voie artistique, depuis l'enrôlement en 2003 de la sombre Nera pour dialoguer avec Flauros au chant. Solfernus' Path constitue même son troisième opus avec Darzamat : un exploit ! Ceci explique peut-être pourquoi celui-ci se pose comme la réussite la plus notable à mettre au compte de ses géniteurs.
Théâtre d'un gothic metal torturé enténébré par quelques touches death ("Vote For Heresy" où Flauros singe presque martin Van drunen) mais aussi plombé, comme souvent, par des aplats symphoniques dont le groupe serait bien inspiré de se passer. La production a de la puissance et une texture assez dure, les titres, un peu trop nombreux (ce que le format conceptuel explique), sont solides dans l'ensemble quand bien même ils leur manquent encore cette profondeur, ce relief dont Darzamat reste vierge. De bonnes choses toutefois, telles que "King Of The Burning Anthems", qu'illumine un solo bienvenu, "Lunar Silhouette" où Nera envoûte l'auditeur, le burné "Vote For Heresy" ou encore "Chimera". Mais il est permis de douter que Solfernus' Path draine de nouveaux fans aux Polonais dont on voit mal, malgré un capital sympathie certain, comment ils pourraient un jour s'extraire de l'ornière de la série B. Un disque honnête mais dépourvu, comme ses aînés, même s'il se situe un cran au-dessus, de ce quelque chose que l'on appelle l'inspiration ou le talent. Agréable à tout le moins et plutôt bien fait. (2009) ⍖⍖
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