7 octobre 2009

KröniK | Belphegor - Walpurgis Rites - Hexenwahn (2009)




Malgré les pauses guerrières étudiées et les discours tapageurs dont Helmuth et sa bande ont le secret, plus les années passent et plus Belphegor dresse sa verge gonflée du fluide du Grand Bouc avec de moins en moins de vigueur. Cela ne fait pas forcément de mauvais disques mais les ayatollahs de la première heure jugeront, sans doute à raison, que la musique des Autrichiens a tout de même énormément perdu en négativité depuis Lucifer Incestus voire même depuis The Last Supper. A l'instar d'un Destroyer 666, Belphegor tend à confondre désormais une brutalité, qu'on ne peut leur contester, avec un sens du malsain qui gangrenait leurs premiers méfaits. De fait, si vous espérez déloger dans Walpurgis Rites - Hexenwahn,   du garanti 100% evil alors vous pouvez passer votre chemin. Bien entendu le trio sait toujours blaster et faire saigner les muqueuses, des saillies rugueuses telles que "Walpurgis Rites" ou "Hail The New Flesh", le démontrent avec une science de l'agression parfaitement maîtrisée, canalisée mais, à y regarder de plus près, on se rend compte aussi qu'une bonne dose de mélodie y a été injectée. C'est très bien fait certes, toutefois ça ne devrait guère faire peur qu'à une pucelle n'ayant jamais croisée le gland de la virilité. Même une déflagration de l'acabit de "Reichswehr in Blood", pourtant riche en violence, affiche des couleurs finalement des plus accessibles, tout comme "Destroyer Hekate". Très court et ramassé, une des marques de fabrique du groupe, ce huitième blasphème préfère emprunter la porte de derrière plutôt que de pénétrer de face ce qui, du reste, lui réussit toujours plutôt bien. 

De fait, davantage que les mines qui explosent dès les premières secondes, ce sont surtout les mid-tempos implacables, ce qui n'empêche pas le groupe de foncer par moment pied au plancher, qui sauvent Walpurgis Rites de la banalité. Ils permettent à Belphegor de dessiner des atmosphères noires et parfois presque sinistres. Le long - plus de sept minutes - "Veneratio Diaboli - I Am Sin" constitue ainsi l'orgasme le plus intense de l'écoute. Lourde et secouée par des riffs obsédants, cette pulsation démentielle déploie ses arcanes et avale l'espace qui l'entoure avec une puissance insolente, quand bien même la descente de manche finale malmsteenienne fera passer Belphegor pour les Vital Remains (dernière période) du black metal ! Après une entame presque copié à In Flames, "The Crosses Made Of Bone" imprime une charpente rythmique digne d'un panzer et délivre des décharges électriques fiévreuses. Lui succède le pesant "Der Geistertreiber", enrobé d'une basse généreuse. Le chant aux consonances germanique d'Helmuth" y est délicieux... pour qui aime cette diction très particulière. Et là aussi, on peut noter des guitares dignes d'une chatte en chaleur d'où ruissellent un liquide des plus mélodiques. Le disque prend fin d'ailleurs sur deux titres aux ambiances lourdes, mortifères et glaciales : "Enthralled Toxic Sabbath" qui ne débute qu'après un long prologue rampant puis passés des méandres obscures, vicieux égrenés par des riffs déglingués, s'enchaine au court "Hexenwahn - Totenkult", manière de conclusion où crépitent les flammes (d'une église entrain de brûler ?) et des cris en provenance de l'enfer. Walpurgis Rites se pose comme une réussite incontestable de la part de ces désormais dinosaures de l'art noir mais qui ne devrait trouver grâce qu'auprès de ceux qui les ont découvert récemment. Les autres resteront hermétiques à ce black metal certes sombre et violent mais dépourvu de toute once de malignité. (2009) ⍖⍖⍖


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