De toute façon, une horde qui a choisi de se baptiser Crucifist ne peut pas être entièrement mauvaise ! Qui plus est quand on y croise des activistes, non pas de la chapelle noire comme on aurait pu s'y attendre mais du doom (John Gallo et Mike Waske d'Orodruin) et du thrash tendance crossover, du death ou plus punk en la personne du cultissime Dan Lilker (Nuclear assaut, Anthrax, Brutal Truth, S.O.D....). Et lorsque ces lascars décident de se réunir pour faire du black metal, cela donne Crucifist, soit un black metal dont la teneur est (forcément) commandée par les goûts de ses géniteurs. De fait, le CV des musiciens en présence en dit plus long sur le contenu de Demon-Haunted World, première coulée du projet, que tous les longs discours. Sale comme le sang des menstrues, baveux (ce son de basse qui patauge dans la gadoue) et primitif mais accrocheurs ("Curse Of The Plasma Hound"), tel est black que les Américains régurgitent avec un humour qui rend l'entreprise au final peu sérieuse. Plus proche encore du punk que du Bathory séminal, Crucifist ressemble davantage au joujou de quelques gars qui ont envie de s'amuser avec le genre ("Anus Mundi") qu'à un émissaire des Forces des Ténèbres.
Pas vraiment evil donc. Demon-Haunted World se scinde clairement en deux parties distinctes. La première et pas la plus intéressante, se concentre sur les saillies les plus rapides, celles qui font saigner les muqueuses. "Putrid Mother Lod", "Honor" ou "Tumefaction" chevauchent ainsi la verge gonflée d'un liquide noir cradingue et visqueux. Mais à partir de l'instrumental "Neon Corpse", la durée des titres s'allonge et avec elle, leur intérêt. Moins bordéliques bien que toujours aussi épidermiques, ils montrent un groupe qui sait aussi miser, avec - trop - de parcimonie, sur les atmosphères sinistres. "Anus Mundi", le meilleur du lot du haut de ses plus de sept minutes, le rampant et presque Darkthronien "Demon haunted World" ou le heavy "Angel Of Death" creusent des excavations dans un album qui aurait par conséquent gagné à les multiplier. On n'est parfois pas très loin du Destructo Evangelia de Damnation en moins maléfique. En moins réussi également, la faute à un chant pas toujours des plus convaincants qui finit par lasser quelque peu. Anecdotique mais plaisant. (2009 | MW) ⍖⍖
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