28 septembre 2009

KröniK | Markize - Transparence (2007)




Forte d'attributs avantageux, il semble bien difficile de résister au charme de la Markize ! Gainée dans des bas cousus de riffs lourds et puissants, drapé dans une robe aux couleurs chatoyantes tour à tour accrocheuses ("Mon Ange"), tragiques ("In my Dream"), modernes parfois ("Paperdoll") ou plus fragiles ("Russian Song") et maquillée avec un fin mascara vocal, la formation francilienne effectue avec Transparence sa première sortie après une démo, Poussière de vie en 2004 dont on croise ici les quatre chansons ("Poussière de vie", "Pardonne-moi"...). Publié en 2007, cet album a droit aujourd'hui à une seconde vie. On pourra bien sûr dresser un parallèle parfois assez évident avec Evanescence et Within Temptation, pour autant, Markize n'a pas à rougir de cette comparaison. La plastique est identique, à savoir ce gothic metal qui fait des oeillades à la pop et rehaussé d'une charpente rythmique très néo metal mais le groupe a dans son corset un atout de poids, essentiel dans ce genre de créneau qui plus est très encombré car il en forme la clé de voute sur lequel repose l'édifice : sa vocaliste, la séduisante Alina Dounaievskaya. 

Dotée d'une tessiture de voix tout à fait juste et charmante, la jeune femme peut surtout compter sur un accent anglais qui ne souffre ni de faiblesse ni d'approximation, écueil qui grève souvent les performances des chanteuses françaises ( je ne citerai pas de nom...). Alina alterne le français ("Pardonne-moi"), l'anglais ("Believe") ainsi que le russe, sa langue maternelle, le temps de quelques mots ("Poussière de vie","Russian Song"), ce qui offre une palette de sonorités vocales étonnantes. Les mauvaises langues argueront peut-être que l'on tient là la seule originalité de Markize. Jugement injuste s'il en est car le groupe imprime à sa musique une fébrilité certaine. De ces compositions sourdent une tristesse, une mélancolie qui distinguent les Français du gothic metal de consommation courante, autant de sentiments dont le chant d'Alina est le pinceau poignant, jamais pompeux. Et derrière les jupons, ça joue carré alors qu'une poignée d'arrangements vient parfois enrichir la trame (orgue d'église sur le très beau "In The Obscure"). Transparence s'apprivoise très facilement quand bien même sa dernière partie traîne un peu en longueur ("Will You Be There", "No More Life"...). On peut donc sans crainte affirmer que l'ont tient avec Markize un concurrent solide aux autres ténors européens ou d'outre-Atlantique de la musique gothique. Pour un premier opus, il faut reconnaître au groupe un savoir-faire et une maîtrise déjà bien affirmés. Il ne lui reste plus qu'à tenter de briser, au moins un temps soit peu, les chaînes qui l'inféodent à ce genre par trop balisé. Sa seconde offrande, actuellement dans les fourneaux, le lui permettra peut-être... (2009 | MW) ⍖⍖




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