Malgré son statut enviable de dinosaure de la scène extrême, nationale ou pas, Necrodeath n'est jamais réellement parvenu à quitter les méandres de la série B. Son black metal enrobé d'une bonne couche de thrash/death n'est pourtant pas désagréable et certains de ses méfaits, s'ils ne peuvent prétendre se faire passer pour des classiques du genre, ne sont pas sans charme (100% Hell). Seulement voilà, les Italiens en ont laissé par mal sur le bord de la route avec Draculea, concept horrifique à moitié réussi que d'aucuns ont trouvé bien trop mélodique et maladroit, jugement injuste car cet album était plutôt efficace. Sans doute les Italiens ont-ils compris la leçon, c'est pourquoi, ils reviennent deux ans après avec ce Phylogenesis, au visuel splendide, à leurs racines. De fait, ces neuf saillies ne devraient, cette fois, pas décevoir les amateurs. Les plans parfois assez heavy sont toujours là (le superbe "Namnlöst Spar 3") mais ils fusionnent avec sauvagerie avec un substrat bien plus brutal que sur Draculea. Très mélodique certes, la musique de Necrodeath semble avoir repris de la vigueur. Ses auteurs ont dû avalé du Viagra par boîte de douze.
Résultat, on s'envoie avec plaisir ces cartouches d'une durée plutôt courte qui oscillent entre agressions implacables, telles que le puissant "Awakening Of Dawn", manière pour le groupe de signifier d'entrée de jeu qu'il n'a pas encore l'intention de ramollir du zizi et moments davantage portés sur les ambiances, souvent sombres d'ailleurs, témoins "I.N.R.I.", propulsé après une très longue intro plombée ou bien "Extreme Emotional Shock" et ses arpèges en guise de préliminaires, avant que le chant s'enfonce dans la fente humide d'atmosphères malsaines. Si le nostalgique - on a l'impression d'avoir basculé à son écoute à l'époque bénie du thrash des années 80 - Time Never Dies" et "Propitiation Of The Gods", piloté par des riffs obsédants et insidieux entrent dans la première catégorie, tout comme le rapide "Cloned World", une enclume rampante telle que "Persuasive Memory" intègre sans hésiter la seconde. A cheval entre les deux, le bien nommé "Final War", belle pièce vrillée par des parties de six cordes pas piquées des vers, achève Phylogenesis sur une note empreinte d'une pesanteur à rendre jaloux Newton. Un disque honnête, qui porte incontestablement la signature de Necrodeath mais qui ne devrait guère lui apporter de nouveaux adeptes. Au moins les anciens s'y retrouveront... (2009)
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