Nachtmystium et les courtes saillies troussées entre deux pénétrations plus profondes, c'est une longue histoire, débutée en 2003 avec le EP éponyme et un bon moyen pour tenter d'autres choses, d'expérimenter, comme ce fut le cas avec
Eulogy IV et, d'une certaine manière, avec le petit dernier, ce
Doomsday Derelicts au visuel en forme de clin d'oeil évident au
Epicus Doomicus Metallicus de Candlemass. Mais pourquoi, d'une certaine manière ? Parce que ces quatre assauts risquent de prendre par surprise les oreilles qui se sont laissées séduire par les sonorités plus psychédéliques voire franchement progressives du dernier véritable opus en date, l'acclamé
Assassins : Black Meddle Part I. Ainsi,
Doomsday Derelicts semble à première vue être un retour à la brutalité épidermique des débuts du groupe américain.
Point de claviers façon Pink Floyd de l'âge d'or, point de notes répandues par un saxophone déchirant de beauté cette fois-ci, mais un black metal âpre et corrosif, vomi par la gorge frottée avec du papier de verre du commandant en chef Blake Judd et coulé dans un bain de guitare en fusion. Pourtant, réduire ces 17 petites minutes à un simple regard dans le rétroviseur, ne se révèle pas tout à fait exact. Un examen plus attentif montre que Nachtmystium n'a pas totalement gommé les traits de son visage actuel. Et il est clair que ces morceaux n'auraient certainement pas pu se faufiler discrètement entre les cuisses des premiers méfaits sans se faire remarquer. Certes, saignant et malsain, "Bones", du reste, le titre le plus tranchant du lot, progresse à un rythme effréné et donne l'impression de ne pas vouloir faire de prisonniers, mais que dire en revanche de "Life Of Fire", souligné par des ornements atmosphériques dues à Sandford Parker, d'ailleurs également responsable de la prise de son, et à la trame entêtante, que perce en outre un solo des plus psychédéliques ? Si "Hellish Overdose", débute comme une pure agression true black, très vite, une plastique beaucoup plus accrocheuse, presque hard rock, lui confère sa raison d'être, en dépit de ses nappes d'ambiances sinistres. Enfin le noir "Pitch Black Cadence" est une ode lancinante, malgré ses déchirures plus rapides faites de guitares hurlantes et cacophoniques, qui dresse un paysage gangrené par un mal insidieux, une lèpre sale, malfaisante. Excellente livraison,
Doomsday Derelicts réussit avec brio pour Nachtmystium la synthèse entre la sauvagerie de son enfance et la sophistication de sa maturité. (24.07.2009) ⍖⍖
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