11 juillet 2009

KröniK | Blood Of Kingu - De Occulta Philosophia (2007)



Supernal Music - 3.5/5

Activiste de l’ombre, Roman Saenko reste une énigme. Ni photos ni interview, l’homme n’existe qu’à travers son art, un art noir, décrié par toute une brochette de pisse-copies bien pensants mais révéré par beaucoup d’autres qui se moquent pas mal de l’idéologie ouvertement nationaliste et païenne dont chacun de ses groupes se parent, bien que celle-ci ait sans doute aussi attiré à eux certains autres. Hate Forest, Drudkh et Dark Ages résonnent comme des interdits, des noms impies entourés d’une aura de mystère. Au faîte du culte que nombreux vouent à ce groupe dans l’underground, l’Ukrainien a pourtant décidé de saborder Hate Forest en 2005 pour donner vie à un nouveau projet à la fois proche et différent : Blood Of Kingu. Désormais seul à la barre, Saenko y laisse de côté l’imagerie et la philosophie aryennes qui irriguaient les offrandes de Hate Forest pour se tourner vers des thèmes plus mystiques, touchant à la spiritualité de l’Orient sumérien et égyptien. Sur un plan strictement musical, De Occulta Philosophia reprend par contre le flambeau du black metal rapide, haineux, brutal et profondément mélancolique honoré par Sorrow, l’ultime méfait de son entité défunte, qu’il accompagne, par le biais d’une intro (“ Incoarika Incognita ”) dont les sonorités ethniques semblent tout droit sorties de L’homme qui voulait être roi de John Huston et de deux intermèdes instrumentaux (“ Slaughter Of Shudras ” et “ Vajtarani ”), d’éléments empruntés au folklore oriental. Mais loin des canons en vigueur sur Purity ou Battlefields, les six agressions agglomérées sur ce premier galop d’essai sont de véritables boules de haine et de violence, très courtes et ne répondant qu’à un seul mode, celui de la vitesse sans prendre réellement le temps de souffler (hormis “ Lair Of Night Of Abzu ”). Pas de temps pour les préliminaires ici. Tribal et ritualiste, “ Your Blood, Nubia !, Your Power, Egypt ! ” libère des relents à la Drudkh, la vélocité en plus, tandis que le chant, chamanique et volontairement en retrait, bouillonne d’ondes négatives. Toujours noyé sous des riffs habités d’une tristesse infinie, celui-ci se révèle d’ailleurs tout du long incompréhensibles et participent du caractère instrumental d’une œuvre aux allures de magma incandescent qu’il rythme de ses rares interventions à la façon d’un instrument à part entière. Blood Of Kingu poursuit donc le travail entamé avec Hate Forest dans lequel il injecte de nouvelles influences, quand bien même il ne suinte pas encore autant que son aîné ce mal absolu unique qui faisait de lui un des plus malfaisants défenseurs de l’art Noir. Un début très convaincant cependant et qui devrait ravir tous ceux qui estiment (à raison) que Roman Saeko est un génie inconnu. (11/07/2009 | LHN)



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