1 juillet 2009

Blood Red Throne | Souls Of Damnation (2009)




La Norvège a toujours été le parent pauvre de la scène death metal. Sans doute ses unholy forces of evil ont-elles préféré tourner leurs face de gargouille vers son cousin le black metal. Pourtant Darkthrone a débuté comme une modeste bande de death metal avant de virer sa cutie tandis qu'un Old Funeral qui regroupait, excusez du peu, Varg Vikernes et Abbath n'était rien d'autre qu'un mauvais gang de zombis du metal de la mort. Bon an mal an, Blood Red Throne s'échine malgré tout à honorer une chapelle qui peine à affirmer sur le sol norvégien une vraie personnalité, contrairement à son voisin suédois. Et il y a fort parier que sans la présence en son sein du vénérable Tchort, vétéran de l'extrême national (il a participé au In The Nightside Eclipse d'Emperor tout de même !) et sans le soutien d'un label culte tel que Earache, ce groupe ne bénéficierait pas d'autant de promotion. Le rondouillard guitariste est un musicien étonnant, capable de chier des étrons fumants avec Carpathian Forest (qu'il a depuis quitté après dix ans de bons et loyaux service comme on dit) et d'écrire la plus émotionnelle des musiques avec son jardin secret Green Carnation dont on aimerait avoir des nouvelles, et des bonnes surtout ! 




Avec Blood Red Throne, il peut assouvir sa soif d'un death metal qui mange un peu à tout les râteliers. Souvent lourdes et implacables comme un panzer en pleine invasion de la Pologne ("Demand"), les compostions de Souls Of Damnation oscille entre blockhaus mid-tempo à la Bolt Thrower, la classe en moins toutefois ("Your Cold Flesh", le très bon "The Light The Hate", qui, ceci dit avoine sévère, "Human Fraud"...) et écartellements en règle des lèvres vaginales ("Throne Of Damnation", le long "Ten Steps Of Purgatory", "Affiliated With The Suffering", malgré tout déchiré par un break terrifiant), quand bien même il semble préférer la voie plombée et vicieuse. Parfois proche d'un Bloodbath, il manque néanmoins à Blood Red Throne cette science du riff qui fait mouche et celle de l'écriture ciselée et imparable... ainsi qu'une véritable identité, ce cinquième méfait ne parvenant jamais à s'extraire du tout venant death metal. Alors certes, c'est parfaitement exécuté, l'ensemble tient la route avec sa production épaisse comme la semence masculine après deux jours d'abstinence forcée et devrait faire headbanguer les amateurs de chair (plus si) fraiche mais pour l'originalité, on repassera. Dommage. Souls Of Damnation n'en reste pas moins un disque honnête dans un créneau bien balisé par d'autres. Mais ce n'est certainement pas grâce à lui que la Norvège risque de s'imposer par les grandes puissances du genre. Tchort serait bien inspiré d'accoucher d'une nouvelle oeuvre de son Green Carnation (c'est le silence radio depuis trop longtemps maintenant de ce côté-là) plutôt que de gâcher son talent avec ce Blood Red Throne de seconde zone... (2009)

                                      

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