2 juin 2009

Svartthron Bearer Of The Crimson Flame (2008)





Si autrefois l'apanage du son était entre les mains des principales puissances musicales (USA, Royaume-Uni, Allemagne...), désormais, grâce aux constants progrès de l'informatique n'importe quel misanthrope planqué au fin fond de sa cave peut cracher des albums à l'enrobage sonore tout à fait solide et à la chaîne s'il vous plait ! Prenez le cas de Svarthtron, quasi joujou du seul Tomhet, un lituanien qui, en l'espace de deux ans, vient de se délester de quatre opus ! Bien qu'il trahisse un net ralentissement de la cadence, Bearer Of The Crimson Flame témoigne par contre d'une qualité d'écriture et d'enregistrement de plus en plus convaincante. Mieux architecturés, les titres affichent des durées (un peu) moins longues que sur les premiers essais du projet monté en 2005 par le Tomhet qui le partage avec un chanteur. Corollaire de cette composition plus équilibrée, les volutes ambient qui se conjuguaient à un black metal à tendance true tendent à être gommées par des guitares qui heureusement ne se font pas trop bouffées par les claviers. Tout ça donne un bon disque baguenaudant dans les contrées d'un art noir mélancolique qui se déploient sur un relief accidenté ("Of Malignity Craven"). 





A ce titre, le visuel de la récente réédition, aux teintes grises et lugubres, lui sied davantage que celui d'origine qui louchait plutôt vers des paysages plus vikings. Si Svartthron aime parfois à foncer pied au plancher, on le préfère lorsqu'il serre le frein à main, pour ériger un kaléidoscope d'ambiances sinistres, dont le pinceaux sont ces riffs envoûtants, non dépourvus d'une certaine forme de majesté ("Ethereal Murder (In Quiescence)" notamment). Dommage que le chant de gargouilles ne soit pas plus personnel car la plastique musical se veut des plus intéressantes, comme l'illustrent les douloureux "Bearer Of The Crimson Flame", guidé par des guitares d'où ruissèlent une belle vermine suicidaire, "Doth Memory Betray ?", lancinante dérive vers des méandres boueuses ou bien encore "Dreams In Ashes", plage (presque) instrumentale et seul vrai titre à arborer les stigmates d'un passé plus ambient. Reste cependant que ces longues respirations hypnotiques nous manquent un peu au final. Elles permettaient en outre de singulariser Svartthron de toutes ces hordes barbotant dans la même flaque. Les Lituaniens ont donc gagné en maîtrise et en professionnalisme ce qu'ils ont perdu en identité. Tant pis. Cela n'enlève rien à la qualité réelle de série B (avec le charme qui va avec) de ce Bearer Of The Crimson Flame. (2009) ⍖⍖


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire