EP de moins de vingt minutes peut-être (pour trois titres seulement), Coal Black Hearses, première carte de visite de Decrepit Spectre, n'en dessine pas moins déjà quelque chose d'énorme dont on attend désormais au plus vite et d'un pied (de bouc) ferme un successeur longue durée. Et pourquoi cela ? Parce que ce groupe se pose comme l'héritier de feu Seth, l'une des formations les plus intrigantes de la scène black metal hexagonale. Aux commandes, on croise donc la paire Heimoth et Cyriex (guitares), encadrée par deux membres de (Code), dans lequel a joué également Heimoth, projet norvégien façonnant un metal noir avant-gardiste, dont le fabuleux chanteur Kvohst. Et forcément, grâce à sa voix claire et profonde, reconnaissable entre mille, le norvégien tire Coal Black Hearse vers des contrées identiques à celle de (Code), dont on est bien obligé de parler à l'endroit d'un bijou tel que ce "Graverider" qui entame la marche. Musicalement par contre, ces trois morceaux, peinture d'une décrépitude terminale, naviguent dans les eaux noires du Seth dernière période, à savoir ce black metal intense et incroyablement noir. Les guitares y sont des scalpels qui vous labourent les chairs ("Stranded Angels"). Vicieusement. Insidieusement, tandis que un chant haineux, agressif, répond constamment à des voix plus aériennes, sorte de dialogue en noir et blanc superbe et jamais mécanique. Ni rapide ni down-tempo mais un peu les deux à la fois, Decrepit Spectre ouvre d'ors-et-déjà en quelques minutes la porte vers un univers d'une grande richesse. Prometteur. Forcément car les (unholy) forces (of evil) en présence possèdent l'âme des visionnaires et ont toujours eu l'intelligence de repousser constamment les limites d'un genre bien trop gangrené par un conformisme derrière lequel bien trop de traîne-savates cachent leur médiocrité. On tient là très certainement un futur grand... (2009) ⍖⍖
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