3 juin 2023

KröniK | Yngwie Malmsteen - War To End All Wars (2000)




Si les cuvées du maestro suédois ont cessé depuis longtemps d’être attendues comme le messie, il n’empêche que nous étions impatients d’écouter le successeur Alchemy qui, il y a un an, n’avait fait que confirmer le retour en force du musicien depuis 1996 et Inspiration. Sentiment renforcé par la dream team évoluant autour de sa seigneurie : Mark Boals, toujours derrière le micro depuis son retour inespéré (Trilogy, c’est loin maintenant), Mats Ollausonn et John Macaluso (tous deux membres de Ark) respectivement aux claviers et derrière les fûts. Las, War To End All Wars est une déception. La faute, en partie à une production indigne de Malmsteen. Quel son de batterie atroce, mon dieu ! A force de tout vouloir contrôler, on donne tort à l’adage qui veut que l’on ne soit jamais aussi bien servi que par soi-même. Yngwie aurait mieux fait de refaire appel à Chris Tsangarides, comme sur Facing The Animal par exemple. Mais s’étant engueulé avec celui-ci, il a préféré tout faire tout seul, comme un grand. Seulement, n’est pas Ritchie Blackmore (son éternel modèle) qui veut et il le prouve à son détriment. 

Responsable de la guitare (forcément), de la basse et du son, à quand un Yngwie batteur, claviériste et chanteur ? Ajoutez à cela une inspiration en berne, loin des sommets atteints sur Alchemy, et vous obtenez un opus moyen et sans charme où l’homme se contente de se parodier lui-même, en reproduisant jusqu’à plus soif les mêmes plans, les mêmes riffs, les mêmes solis, les mêmes descentes de manche mille fois entendues, bref le même hard rock néo-classique qu’il nous sert depuis 1984, le génie en moins. Un instrumental comme « Molto Arpeggiosa » aurait pu figurer sur n’importe lequel de ses précédents efforts. Peut-être d’ailleurs est-ce le cas ? « Miracle Of Life » semble être une resucée à peine déguisée de « Like An Angel ». Seul le reggae ( ? ?) incongru « Black Sheep Of The Family » apporte une bien modeste touche de fraîcheur au sein de ce véhicule qui jamais (ou si peu) ne dévie de rails déjà tracés. Alors bien sûr, le guitariste, en vieux briscard qu’il est désormais, sait toujours composer de bons titres tandis que son jeu demeure toujours aussi flamboyant, ce qui fait que War To End All Wars se savoure sans déplaisir, mais nous étions en droit d’attendre mieux de lui suite à ses remarquables dernières œuvres. Heureusement, il y a la pochette au visuel emprunté à Frazetta… (07.10.2007) ⍖⍖

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