7 mai 2023

KröniK | Yngwie Malmsteen - Trial By Fire : Live In Leningrad (1989)




Quand un groupe décide de graver un live, c’est qu’il souhaite généralement signifier la fin d’un chapitre dans sa carrière ou bien qu’il atteint la maturité, la maîtrise nécessaires. Dans le cas de ce premier live du virtuose suédois, c’est un peu les deux à la fois. S’il a été pensé par son auteur comme la démonstration de la puissance de feu de son projet, il se révélera aussi et surtout comme son champ du cygne commercial. Capturé en Russie, ce Trial By Fire illustre l’apogée de Yngwie Malmsteen. Depuis 1984, l’homme a enchaîné les albums, imposant au monde entier son incroyable talent et donné naissance quasiment à un genre à lui tout seul. En recrutant l’ex-Rainbow, Joe Lynn Turner, son projet devient un vrai groupe (pas pour très longtemps, malheureusement) et franchit un palier supplémentaire vers les cîmes du succès. Au faîte de sa gloire, il part jouer en Union Soviétique (en 1989, c’est encore rare) et en ramène ces onze morceaux, fidèle reflet du virage plus commercial, plus hard FM, que sa dernière offrande a entamé. 


Si Marching Out se voit boudé, Trilogy (« Liar », « Queen In Love », « You Don’t Remember, I’ll Never Forget » et « Trilogy Suite Op. 5») et Odyssey (« Deja Vu », « Heaven Tonight », « Dreaming » et « Crystal Ball ») se taillent en toute logique la part du lion, tandis que l’immense Rising Force n’est résumé qu’à travers deux extraits (mais quels extraits !) : « Far Beyond The Sun » et « Black Star », instrumentaux d’une beauté à foutre la chair de poule, sur lesquels Yngwie se déchire dans un feu d’artifice électrique. On tient là les deux principaux morceaux de bravoure de l’album, avec le long et démonstratif « Guitar Solo », l’accrocheur « You Don’t Remember », dans une relecture digne de Ritchie Blackmore (le clin d’œil à « Strange Kind Of Woman » n’est pas anodin), l’émouvant « Dreaming », transpercé par un solo du maître comme touché par la grâce divine et le merveilleux « Crystal Ball », transcendé par une intro où la six cordes s’envole très haut, très très haut.  Bien sûr, la guitare incandescente du génie scandinave bave de partout et occupe comme on pouvait s’y attendre, tout l’espace sonore, mais sa réussite, ce live la doit surtout au fait qu’un groupe solide l’accompagne et ce, pour la dernière fois avant longtemps car les fidèles frangins Johansson (Jens et Anders), ainsi que Turner quitteront le navire peu après. A la vue du faiblard Eclipse et d’une suite de carrière comptant autant de bas que de haut, on ne peut que le regretter. La fin d’une époque donc, celle où l’étoile (filante ?) suédoise brillait au firmament des plus grandes star du hard rock. (14.10.2017) ⍖⍖⍖

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