20 mai 2023

KröniK | Yngwie Malmsteen - Facing The Animal (1997)




Ce que Inspiration, son disque de reprises, laissait pressentir (et espérer !), ce voit confirmé aujourd’hui avec ce huitième véritable opus du maître : ce dernier a enfin retrouvé toutes ses facultés créatrices, en berne depuis quelques années ! En rendant hommage à ses pairs et en assumant enfin totalement sa dette envers son père spirituel, Ritchie Blackmore, l’homme a, semble-t-il, atteint une certaine forme de sérénité, de sagesse, qui lui permet désormais d’être libéré et de ne plus brider son inspiration. Le fait de s’être entouré cette fois-ci (pour combien de temps malheureusement ?) de musiciens à la forte personnalité, dont Mats Leven, chanteur fabuleux découvert par son pote Leif Edling de Candlemass / Abstrakt Algebra, et surtout Cozy Powell (ex-Rainbow, encore !), dont c’est la dernière apparition discographique – le batteur se tuera en voiture peu après -, en lieu et place des yes-men qu’il avait l’habitude de recruter depuis Eclipse, participe aussi de ce nouvel état d’esprit. Facing The Animal, dopé qui plus est par une production pour une fois puissante (merci Chris Tsangarides) en est une preuve éclatante. Cela faisait longtemps que le Suédois n’avait écrit des compos aussi réussies. Car si son jeu a toujours su au cours des années, sinon se bonifier, du moins conserver son excellence, on ne pouvait pas en dire autant de ses disques. 

Dès le terrible « Braveheart », qui écrase tout sur son passage, aidé par la frappe de mammouth de Cozy Powell, lequel confère à l’ensemble une patate d’enfer, nous voilà d’entrée rassuré ; d’autant que le miracle se poursuit avec « Facing The Animal », le sombre « Enemy », le titanesque « Only The Strong ». Même la ballade, « Like An Angel », dédiée à sa mie, April, est transcendée et pas mièvre pour un sou. Même des titres typiquement malmsteeniens et un brin datés comme « Another Time » et « Alone In Paradise » prennent une autre dimension, ce qu’ils doivent, c’est incontestable, beaucoup à l’organe de feu de Mats Leven. Signe qui ne trompe pas : hormis le court « Air On A Theme », le guitariste ne s’est pas senti obligé de vomir des instrumentaux comme il le fait d’habitude. Et si tous les morceaux ne sont pas de cet acabit, car plus communs bien qu’interprétés avec talent (« Heathens From The North » ou « Poison In Your Veins »), ceux-ci n’entachent en rien le plaisir, mêlé de joie que l’on ressent à l’écoute de ce superbe cru, le plus rock (et donc moins pompeux) qu’il nous ai offert depuis très longtemps, d’un Yngwie ressuscité pour de bon, du moins on l’espère… (12.10.2007) ⍖⍖⍖

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire