Ce qui a de bien avec les dinosaures de ces temps reculés où tout semblait encore à faire, c'est qu’ils ne chômaient pas ! Entre deux tournées, ils trouvaient toujours le temps de graver un nouveau disque. Ainsi, quelques mois à peine après avoir offert au monde son premier rôt, le Dirigeable accouche rapidement d’une seconde offrande qui, si elle suit le chemin tracé par sa devancière, s’en éloigne sensiblement. Et intelligemment. Moins furieusement bluesy mais plus hard, Led Zeppelin II voit ses géniteurs durcirent encore un peu plus le ton. Moins longs, plus ramassés, les titres qui composent son menu sont aussi plus diversifiés. Ca commence fort avec « Whole Lotta Love », brûlot incandescent, véritable manifeste d’un genre encore en gestation. « What Is And What Should Never Be » et « The Lemon Song » empruntent ensuite des chemins de traverse, notamment le second, conduit par un travail rythmique (mâtin quel groove !) énorme de la part du duo John Paul Jones / John Bonham, surtout durant sa partie centrale.
Poignante, « Thank You » est une ballade psychédélique belle comme un chat qui dort, sur laquelle le jeu de Jimmy Page brille par sa finesse. Puis le groupe repart comme en 14, pied au plancher où il enchaîne le furieux et lourd « Heartbreaker », l’énergique, bien que moins connu, « Living Loving Maid », le puissant « Ramble On » et « Moby Dick », instrumental tellurique, rampe de lancement idéal en live pour toutes les digressions, resté célèbre pour le solo de batterie qui le scinde en deux. L’album s’achève sur le surprenant « Bring It On Home », qui commence comme un bon vieux blues suintant les Bayou, avant de décoller vers des contrées beaucoup plus sauvages. Robert Plant y fait des merveilles, comme sur l’ensemble des chansons du reste. Avec cette deuxième cuvée, supérieure à son aînée, Led Zeppelin poursuit son ascension que seule la mort et l’usure viendront rompre. Mais nous n’en sommes pas encore là, et à l’aube d’une nouvelle décennie, on ne voit alors pas bien qui pourrait ravir au groupe sa couronne… (17.11.2007) ⍖⍖⍖
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