1 mai 2018

CinéZone | David Cronenberg - Dead Zone (1983)




Remarqué grâce à un corpus de films fantastiques extrêmement singuliers (à l'exception du méconnu Fast Company), David Cronenberg trouve avec cette adaptation du roman éponyme de Stephen King, son passeport hollywoodien. Et s'il n'est pas encore celui qui va courir les festivals les plus prestigieux dans une quête de respectabilité, le Canadien signe alors là son métrage le plus accessible. Après Vidéodrome, ce n'était du reste pas trop difficile. Pourtant, bien qu'il ne soit pas, pour la première fois, l'auteur du scénario, Dead Zone porte incontestablement sa griffe, de la musique, certes composée par Michael Kamen mais d'une veine très proche de celle de Howard Shore, à ces paysages figés par le froid. Surtout, il puise dans le récit imaginé par l'auteur de Carrie, matière à explorer son thème de prédilection, la mutation du corps humain à travers cet homme qui, après le réveil d'un long coma, se découvre des pouvoirs de médium. Mais le traitement se révèle moins organique et clinique, plus commercial diront certains. Plus tragique sans aucun doute, aidé en cela par un Christopher Walken mélancolique et presque fantomatique. Johnny est certes revenu du monde des morts mais il est comme en sursis, silhouette fragile qui s'amenuise au fur et à mesure que son "don" grandit, le rongeant de l'intérieur à la manière d'une tumeur. Le  comédien exprime avec sobriété la solitude et les regrets de ce personnage dont la vie va brutalement basculer, moins à cause d'un accident que de la fatalité, tristesse surlignée par une bouleversante partition. En outre, Dead Zone s'inscrit dans un certain courant du cinéma américain, entre politique-fiction et paranoïa. (29/04/2018) ⍖⍖⍖⍖















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