22 janvier 2017

KröniK | Keep Of Kalessin - Epistemology (2015)


Malgré un "Armada" que d'aucuns considèrent comme l'indétrônable pierre angulaire de sa discographie et qui l'a véritablement révélé en 2006, Keep Of Kalessin fait partie de ces groupes de Black Metal pourtant majeurs qui ne nous ont jamais intéressés. Trop technique peut-être, trop mélodique assurément. Et sa tentative en 2010  pour participer à l'Eurovision (?) n'a par exemple fait que confirmer ce désintérêt.
A l'écoute de "Epistemology", son sixième effort, la (bonne) surprise n'en est donc que plus grande. Exception faite du chant, puisque Thebon, resté derrière le micro pendant dix ans, a été remplacé par le guitariste et maître des lieux, Obsidian C., la recette n'a pourtant pas changé, dosage épique entre art noir puissant et Thrash millimétré avec beaucoup de claviers. Ce qui nous avait paru sans âme sur "Kolossus" et "Reptilian" prend une toute autre dimension avec ce nouvel opus, le premier depuis cinq ans, comme si cette abstinence discographique et le départ de leur ancien chanteur avaient permis aux Norvégiens de se ressourcer. Si certains jamais-contents ne manqueront pas de faire la fine bouche, arguant que "Epistemoology" fait pâle figure à côté de "Armada" et que Obsidian aurait mieux fait d'embaucher un autre vocaliste plutôt que de se frotter à cet exercice, il faut pourtant être sourd (ou de mauvaise foi !) pour ne pas reconnaître les grandes qualités de cette offrande. Certes l'ensemble sonne (très) mélodique. Certes, les voix claires peinent à convaincre, comme sur 'The Spiritual Relief'. Certes Keep Of Kalessin n'a plus de Black Metal que l'étiquette. Certes. Mais enfin, que pèsent ces quelques griefs face à la grandeur majestueuse de ces compositions aux allures de pièces d'orfèvres ? Hormis le plus court 'Universal Core', une intro dispensable, voire et dans une moindre mesure, le déjà cité 'The Spiritual Relief', il n'y a absolument rien à jeter de ce menu virtuose. Servis par une inspiration qui jamais ne mollit, les Norvégiens enchaînent les morceaux de bravoure aux développement aussi alambiqués que superbes, à l'origine de parties instrumentales du feu de dieu, ce qui a de toute façon toujours été leur point fort. Propulsées par la batterie mangeuse d'espace de l'indéboulonnable Vyl, ces pulsations tutoient bien souvent les cieux. 'The Grand Design', 'Dark Divinity', l'éponyme haut de presque dix minutes au compteur, théâtre d'une performance aussi éblouissante que précise du guitariste, sans oublier surtout 'Necropolis', aux puissants relents Thrash et qu'emporte un final beau à pleurer, constituent un corpus à la fois épique et incisif, intense et somptueux qu'il est permis de considérer comme ce que Keep Of Kalessin a écrit de plus convaincant depuis des lustres, si ce n'est depuis toujours. 4/5 (2015) | Facebook






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