11 juillet 2016

KröniK | Lords Of Black - II (2016)


Il ne fait aucun doute que, si son chanteur, ne participait pas à la résurrection du grand Rainbow, le temps de trois concerts durant l'été 2016 et dont on espère qu'ils ne seront que le prélude à une réconciliation durable entre Ritchie Blackmore et la cause électrique qu'il a déserté depuis trop longtemps (ceci est une autre histoire), Lords Of Black ne bénéficierait pas aujourd'hui ni de la même exposition ni probablement du soutien de Frontiers Records, actuelle maison de disques de l'Homme en noir qui édite son deuxième album. Non pas que ce groupe espagnol soit mauvais, bien au contraire, cependant son premier effort n'ayant pas laissé un souvenir indélébile dans les mémoires, son successeur aurait alors certainement, sans cette publicité bienvenue, suivi un chemin identique. Mais, nombreux sont ceux à se demander qui est donc ce Ronnie Romero, presque inconnu en dehors de sa cage d'escalier que le ténébreux guitariste a préféré à ses anciens comparses pourtant tous disponibles. Ceci étant, il nous avait déjà fait le coup en 1995 en recrutant le peu connu Doogie White alors que Joe Lynn Turner était prêt à remettre le couvert. Si une vidéo dévoilant le chanteur en train de se frotter, non sans puissance et talent, au classique 'Stormbringer', a de suite rassuré les plus septiques, n'allez toutefois pas croire que Lords Of Black trempe son manche dans une palette aux couleurs pourpre ou arc-en-ciel. Quoique que traditionnel, sa musique creuse avant tout le sillon d'un power metal comme en usinent les aciéries scandinaves ou d'Outre-Rhin, sombrement mélodique et vaguement progressif, ancrage confirmé par la présence derrière la console du bassiste de Helloween, Roland Grapow, responsable de la prise de son, du mixage et du mastering de cet album sobrement baptisé "II". Si, à l'image de sa pochette et du nom de ses auteurs,  il ne respire pas vraiment l'originalité, au moins l'ensemble se montre-t-il d'une efficacité à toute épreuve, rempli de cavalcades de guitares, de claviers et piano aux teintes ténébreuses et de vocalises haut perchées. Passée l'intro de rigueur, le menu aligne un premier front de titres solides à défaut d'être exceptionnels. Malgré un air tenace de déjà-entendu, force est d'admettre que "Merciless', 'Only One Life Away' ou 'Everything You're Not' creusent de profonds stigmates dans la mémoire, hymnes irrésistibles taillés pour la scène que propulse l'organe de feu de Ronnie Romero vers lequel nos pavillons sont forcément braqués. Bien que son timbre puisse en rappeler d'autres (en vrac le Jorne Lande de la grande époque, Pasi Rantanen de Thunderstone...), le bonhomme nous régale et sauve à coup sûr ces compositions de la banalité et ce, nonobstant les interventions acérées du guitariste (et co producteur) Tony Hernando. Dommage en revanche que l'écoute traîne quelque peu en longueur, la faute à une seconde partie moins mémorable, qui s'essouffle. Du haut de ses neuf (interminables) minutes au compteur, 'Ghost Of You' démontre ainsi qu'un format court, plus resserré, sied au contraire davantage aux Espagnols. Reste néanmoins un album robuste et (très) bien fait qui devrait sans peine emporter l'adhésion des amateurs de heavy metal épique aux entournures. La reformation de Rainbow ne durera probablement pas mais elle nous aura au moins permis de découvrir un bon groupe et un chanteur au potentiel énorme. 3,5/5 (2016)


                                   

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