14 novembre 2011

The Devil's Blood - The Thousandfold Epicentre (2011)


Come Reap et plus encore The Time Of No Time Of Evermore, son premier opuscule, auront suffit à The Devil's Blood pour inscrire son nom dans les mémoires, d'ors et déjà culte pour certains, se contentant de profiter du revival pour le rock occulte et les années 70, pour d'autres. Corrolaire d'une exposition grandissante dont l'un des points culminants fut le passage obligé au pèlerinage du Roadburn en 2008, sa seconde messe était attendue, promesse d'une cérémonie exceptionnelle (ou pas).

Avant d'évoquer celle-ci, revenons un peu sur ce groupe sur lequel on en sait un peu plus aujourd'hui, notamment que le satanisme auquel il fait référence s'enracine profondément dans la personnalité de ces musiciens chez lequels il ne s'agit nullement d'un gimmick, comme on aurait pu le croire mais une véritable allégeance au luciférisme, celui-là même auquel Jön Notveidt (Dissection) était attaché. Tout d'abord mystérieux quant à l'identité de ses membres (à peine savions nous que Nachtraaf d'Urfaust y avait un temps participé), le couple Lemouchi, Selim et Farida "The Mouth Of Satan" ne se planque plus derrière de simples initiales. 

The Thousandfold Epicentre est donc enfin arrivé. Premier constat, The Devil's Blood n'a pas réellement cherché à révolutionner une signature désormais durablement fixée. De fait, ses détracteurs le resteront et ses admirateurs, toujours plus nombreux, également. La recette établie par The Time Of No Time Evermore, à base d'un Rock sombre et ésotérique dont le socle se nourrit d'un humus psyché et seventies, celui de Black Sabbath, Uriah Heep, Hawkwind ou THE 13th Floor Elevators, reste inchangé et c'est un plaisir que de renouer avec le chant si personnelle de cette véritable prêtresse impie et les lignes de guitares de Selim, tour à tour nerveuses, gorgées d'un feeling ténébreux ou biberonné au grand Hard Rock blackmorien. 

Toute la première partie de l'album aligne les hymnes dans la droite lignée de ceux des deux efforts précédents. Du haut de ses sept minutes au compteur, "On The Wings Of Gloria" réunit tous les ingrédients propres à ce Rock d'une flamboyance obscure. Plus courts, "Die The Death" et "Within The Charnel House Of Love" séduisent par leurs ambiances chatoyantes et leurs lignes vocales. Jusque là peu de suprises donc, ce que confirment ensuite "She" et l'une des pierres angulaires du disque, "Cruel Lover" et sa partie instrumenale du feu de dieu. Mais il y a toujours ce décalage étonnant entre une musique finalement assez classique et un propos au goût de soufre.

La suite pourtant, hormis un "Burning Fire" éprouvé mais efficace, illustre la fibre expérimentale de The Devil's Blood. Celle-ci commence à s'exprimer à travers les quasi dix minutes du titre éponyme qui s'ouvre une envolée orchestrale surprenante pour le groupe, avant que ce dernier ne vidange ses riffs lourds dont il a le secret. Puis, à partir du feutré "Everlasting Saturnalia", The Thousandfold Epicentre emprunte un long tunnel qui, durant plus d'une demie-heure, nous entraîne dans des méandres cosmiques et sombres, psychédéliques et étranges, qui pourront laisser perplexe, à l'image du terminal "Feverdance", dont on n'attendait beaucoup, eu égard à ses deux prédécesseurs, "Voodoo Dust" et "The Antikosmik Magick" fermant respectivement Come Reap et The Time Of No Time Evermore et qui déçoit quelque peu par sa facheuse tendance à faire du remplissage inutile alors qu'on aurait tellement aimé qu'il nous emporte vers l'orgasme espéré malgré sa (trop) lente progression débouchant sur une symphonie occulte néanmoins assez monumentale où guitare hurlante et arabesques orchestrales s'accouplent, qui lui sert de colonne verterbrale. 

Malgré cette construction curieuse sinon maladroite avec cette fin de parcours qui devrait en laisser certains sur le bord de la route (ce n'est pas grave), The Thousandfold Epicentre se révèle à la hauteur des attentes succitées par des aînés. Gageons que l'oeuvre devrait asseoir encore davantage The Devil's Blood sur son trône ! Un grand disque sulfureux pour un grand groupe.




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